L'or : un actif incontournable malgré les turbulences

Face à la montée des rendements obligataires à long terme, atteignant des sommets en 16 ans, l'or demeure un actif essentiel pour se prémunir des risques croissants pesant sur l'économie américaine.

James Robertson, analyste chez Grant's Interest Rate Observer, a récemment souligné que malgré l'impact des rendements réels sur l'or, leur corrélation n'est plus aussi forte qu'auparavant.

Des rendements record

Les rendements réels sur 10 ans ont atteint un pic en 15 ans, s'élevant à 2,45%. Cette hausse est alimentée par une envolée des rendements nominaux sur 10 ans, actuellement à 4,73%, un niveau presque inégalé depuis 2007.

Parallèlement, les contrats à terme sur l'or pour décembre se négocient à 1 832,60 $ l'once, en baisse de 0,48% sur la journée. Si l'on se basait sur les normes historiques, le prix de l'or devrait être bien en dessous de 1 800 $ l'once.

La demande des banques centrales : un facteur clé

La force de l'or s'explique en partie par la demande continue des banques centrales. Robertson a évoqué une possible remise en question de l'attrait international du dollar américain.

"Les investisseurs occidentaux ne perçoivent pas encore cette réalité, mais elle est palpable sur les marchés orientaux où la demande d'or est insatiable."

Selon les données récentes du World Gold Council, les banques centrales ont acquis 77 tonnes d'or en août, soit une hausse de 38% par rapport à juillet. Ces trois derniers mois, elles ont acheté 219 tonnes d'or, après des achats records au premier semestre.

Robertson a souligné que la demande d'or des banques centrales est loin d'être comblée. La force persistante du dollar américain signifie que les pays endettés en dollars continuent de subir des coûts de financement élevés. La diversification hors du dollar, avec l'or comme principal actif monétaire mondial, est la solution.

L'avenir incertain du dollar

Robertson prévoit davantage de volatilité pour le dollar, notamment avec la dette gouvernementale américaine dépassant les 33 trillions de dollars. Le déficit est en passe d'augmenter de 2 trillions cette année.

Il estime que la prise de conscience des investisseurs occidentaux face aux risques de la dette américaine stimulera la demande d'or.

"Nous pourrions être proches de ce tournant."

Les mineurs : une opportunité à ne pas négliger

Bien que Robertson soit optimiste sur l'or, il conseille aux investisseurs de se tourner vers le secteur minier. La performance mitigée de l'or a engendré un sentiment pessimiste dans ce secteur, offrant ainsi une valeur considérable. Certains analystes estiment que le secteur minier est sous-évalué de plus de 72% par rapport à l'indice du marché global.

Robertson conclut :

"Il faut rester sélectif dans le choix des entreprises, mais le secteur minier regorge d'opportunités exceptionnelles pour les investisseurs."