De luxueux joyaux funéraires surgissent des profondeurs du temps

Dans les profondeurs de l'âge du bronze, des tombes d'une richesse inouïe émergent, laissant le monde méditerranéen bouche bée. Ces tombes sont ornées de diadèmes en or incrustés d'images de taureaux, de gazelles, de lions et de fleurs, œuvres d'art manifestement originaires d'Égypte.

Les plus fortunés de cette époque reculée, qui reposaient sur l'île de Chypre en Méditerranée, ont récemment été exhumés par des archéologues à proximité de Hala Sultan Tekke, un site en fouille depuis 2010.

Un faste ostentatoire témoignant d'une élite locale prospère

Leur dernière demeure abrite un trésor d'artéfacts de grande valeur, dont des pierres précieuses, des bijoux et des armes, ce qui laisse entendre que ces individus étaient probablement des membres influents de leur communauté. Peter Fischer, un archéologue de renom et membre de l'équipe de découverte, déclare que ces tombes sont « parmi les plus opulentes jamais déterrées dans la région méditerranéenne ».

Un véritable trésor, entre or et pierres précieuses

L'éventail des objets funéraires est impressionnant : plus de 500 artefacts enterrés avec leurs propriétaires. L'Université de Göteborg énumère les objets trouvés : des poteries venant de Crète, de Grèce et de Sardaigne ; des ornements en ambre de la Baltique ; des pierres précieuses telles que le lapis-lazuli d'Afghanistan et la cornaline d'Inde ; ainsi que des poignards, des couteaux et des pointes de lance.

Une richesse diversifiée provenant de sources exotiques

Plusieurs objets en ivoire et en céramique émaillée (faïence) provenant d'Égypte complètent ce trésor. Les diadèmes en or, ornés d'images de taureaux, de gazelles, de lions et de fleurs, sont particulièrement impressionnants. Cette abondance serait le résultat du commerce florissant du cuivre sur l'île, essentiel à l'époque pour la fabrication du bronze.

Outre la richesse matérielle, ces tombes abritaient aussi les restes de plusieurs individus, dont une femme enterrée aux côtés d'un enfant d'un an.

Le commerce méditerranéen à l'apogée de l'âge du bronze

Un grand nombre des objets mis au jour ont été importés sur l'île, selon l'Université de Göteborg. Par exemple, l'ambre proviendrait de la région de la mer Baltique. L'or retrouvé est également probablement d'origine égyptienne, importé en échange de cuivre, explique Fischer.

Chypre, un carrefour commercial clé de l'âge du bronze

En effet, l'île de Chypre était un hub commercial vital à la fin de l'âge du bronze, entre 1640 et 1050 avant J.-C. Les commerçants chypriotes parcouraient toute la Méditerranée pour vendre leur cuivre en échange d'autres marchandises. Selon Fischer, professeur émérite à l'Université de Göteborg en Suède, la présence de ces objets témoigne de l'ampleur de ce commerce méditerranéen à l'époque.

Des tests ADN sont prévus pour déterminer les liens de parenté entre les personnes enterrées et, si possible, leur origine.