L'or en déclin

L'or a connu une dégringolade pour le deuxième trimestre d'affilée, marquant sa semaine la plus sombre depuis 2021.

Statistiques alarmantes

Les valeurs de l'or ont subi une descente vertigineuse, initiée en août et persistant jusqu'en septembre. Cette semaine a été particulièrement éprouvante, avec une chute sans précédent depuis plus de deux ans.

Le contrat le plus prisé sur le Comex de New York pour décembre s'est fixé à 1 866,10 $ l'once, enregistrant une baisse de 12,50 $, soit 0,7 % en une seule journée. L'indice phare des contrats à terme sur l'or américain a chuté de 4 % cette semaine, une dégringolade qui rappelle la descente abrupte de près de 6 % lors de la semaine du 11 juin 2021.

Analyse trimestrielle

Au troisième trimestre, l'or du Comex a vu sa valeur diminuer d'environ 3 %. Des baisses respectives de 2 % en août et de 5 % en septembre ont éclipsé la hausse de 4 % observée en juillet. Au trimestre précédent, les contrats à terme sur l'or ont dégringolé d'environ 4 %.

Le prix spot de l'or

Plus révélateur pour certains investisseurs que les contrats à terme, le prix spot de l'or s'est établi à 1 850,20 $ à 20h00, en comparaison avec le règlement de la session antérieure à 1 864,56 $. Une semaine auparavant, l'or au comptant était à 1 924,99 $. Fin juin, il se situait à 1 919,57 $.

Le dollar, un rival de taille

En septembre, l'or a perdu sa position dominante au-dessus du seuil crucial de 1 900 dollars l'once, un niveau qu'il avait maintenu depuis mi-août. Cette évolution s'explique en partie par la confiance renouvelée de certains investisseurs dans le dollar, considéré comme une alternative plus solide à l'or, surtout avec la croissance économique des États-Unis qui surpasse celle du reste du globe.

Économie américaine vs. Zone euro

Le PIB américain a progressé de 2,1 % en glissement annuel au deuxième trimestre, après une croissance de 2,2 % au premier trimestre. Pour l'année 2023, il est prévu une croissance de 2,1 %. En comparaison, l'économie de la zone euro devrait connaître une croissance modeste de 0,7 % cette année.

Facteurs externes pesant sur l'or

Les rendements obligataires et la force du dollar continuent d'exercer une pression sur l'or. La chute des obligations américaines a propulsé le dollar, les investisseurs cherchant des rendements plus attractifs.

Rendements et dollar

Les rendements obligataires, en comparaison avec ceux des bons du Trésor américain à 10 ans, se sont stabilisés à un peu moins de 4,58 % vendredi, après avoir atteint un sommet en 16 ans à près de 4,69 % jeudi.

L'indice du dollar est resté fermement autour de 106, renforçant la pression sur l'or, après avoir atteint un pic de 10 mois à 106,84 mercredi.

La Réserve Fédérale et l'inflation

Le dollar a tenu bon malgré les récentes données sur l'inflation, suscitant l'espoir que la Réserve Fédérale pourrait maintenir ses taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion en novembre. L'indice des dépenses de consommation personnelle (PCE), un indicateur clé pour la Fed, a augmenté de 0,4 % le mois dernier, légèrement en dessous des prévisions de Wall Street.

La Fed a maintenu ses taux lors de sa dernière réunion le 20 septembre, après une hausse d'un quart de point en juillet. Depuis mars 2022, elle a augmenté ses taux 11 fois, ajoutant 5,25 points de pourcentage à un taux de base qui était autrefois à 0,25 %. Bien que la banque centrale ait renoncé à une hausse ce mois-ci, elle prévoit toujours une possible augmentation d'un quart de point lors de l'une de ses deux prochaines réunions, en novembre et décembre.

Turbulences politiques

L'or n'a pas pu profiter de son statut de valeur refuge face à la menace d'une fermeture du gouvernement américain, suite aux manœuvres des Républicains au Congrès retardant le financement des agences gouvernementales.