Le déclin doré : une surprise scintillante

L'or a perdu de son lustre, s'écartant brusquement de son sommet bimensuel le mercredi précédent, tandis que les marchés mondiaux subissaient une dégringolade, anticipant la divulgation des notes de la dernière assemblée de la Réserve Fédérale américaine (Fed) sur la hausse des taux d'intérêt. Pendant ce temps-là, le pétrole brut persistait dans son ascension pour la cinquième session d'affilée, à la suite de l'annonce de l'Arabie saoudite, un des principaux producteurs, sur la continuation de la diminution de sa production, et que la Russie confirmait sa volonté de réduire encore ses exportations.

Argent contre Or : Une confrontation brillante 

Ironiquement, le cours de l'argent a maintenu une augmentation de 2,2%, ne lâchant que 10 cents de son ascension soudaine bimensuelle à 23,30 dollars l'once Troy.

"Nos instruments sont efficaces pour contrer le pessimisme exacerbé des traders",

 

s'est gargarisé le ministre de l'énergie saoudien, le Prince Abdulaziz bin Salman, lors de la conférence internationale de l'OPEC à Vienne ce jour-là.

La valse de l'or noir 

Le baril de Brent a escaladé les 77 dollars alors que les traders américains revenaient de leur week-end prolongé du 4 juillet. Depuis début mai, le pétrole a oscillé dans une fourchette de 7 dollars au-dessus des 71 dollars - une cote déjà atteinte fin 2021.

Powell face à l'Or : un combat sans merci 

"Powell reste inébranlable et le tarif de l'or chute à chaque fois qu'il le martèle", souligne Rhona O'Connell, experte du marché des métaux précieux chez StoneX, en référence aux déclarations répétées du président de la Fed la semaine dernière, prévoyant une augmentation et un maintien des taux d'intérêt à un niveau plus élevé pendant une durée plus longue pour contrer l'inflation.

Les signaux inflationnistes demeurent en sourdine

"Aucun signe inflationniste ne semble émaner du secteur des matières premières", remarque Nicky Shiels, stratège chez le groupe suisse de raffinage et finance MKS Pamp, faisant référence aux pertes significatives enregistrées depuis le début de l'année sur les prix des matières premières.

Ces cinq dernières années, les prévisions inflationnistes basées sur le marché ont affiché une corrélation positive forte avec le prix du pétrole brut WTI américain, démontrant un coefficient de détermination (r-carré) de 46% sur lesprix à 52 semaines.

Un éventuel pas de danse avec la récession ?

Les événements de mercredi dernier ont vu le pétrole brut chuter de 13% depuis le début de l'année 2023, tandis que le gaz naturel américain et le maïs ont diminué de 25%, le blé de 18% et l'aluminium de 10%. Pourtant, le cuivre reste stable par rapport au nouvel an, même s'il est inférieur de 12% à son pic de février.

L'or s'envole… avant de redescendre sur terre 

Cependant, le prix de l'or en dollars a grimpé à 1935 dollars l'once Troy, en hausse de 6,6% depuis le début de 2023, alors que les commandes d'usine américaines de mai étaient bien en dessous des prévisions des analystes, ajoutant à l'atmosphère morose des enquêtes de ce matin sur le secteur des services en juin au Japon et dans la zone euro.

Malheureusement pour les fervents du métal jaune, son prix a subi une chute drastique lors de la vente aux enchères de référence de l'après-midi à Londres, descendant vers 1920 dollars et effaçant la majorité des gains de 1,2% de la semaine.

Le pétrole, un jeu de cache-cache ? 

Malgré la montée des prix de l'énergie cette semaine, stimulée par les nouvelles de lundi annonçant que l'Arabie saoudite continuerait à diminuer sa production en août tandis que la Russie réduirait ses exportations de pétrole, le brut reste à 3 dollars le baril en dessous de son niveau juste avant l'annonce par l'OPEP+ d'une réduction commune de la production de 1 million de barils par jour en avril dernier.

"En tant que banque centrale mondiale du pétrole, nous restons fidèles à notre mission"a tweeté le prince Abdulaziz plus tôt aujourd'hui. "Et nous avons encore plus d'instruments dans nos kits."

Un conte de pétrole et de guerres 

Le prix du pétrole a brièvement plongé en territoire négatif lors de la première vague de la crise Covid en 2020, lorsqu'une guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite a exacerbé la déroute de la demande mondiale due aux confinements pandémiques.

L'année précédente, le pétrole a bondi vers ses sommets records de 2008, dépassant 135 dollars le baril, après que le principal producteur, la Russie, a initié sa dernière "opération militaire" contre l'Ukraine.

Dans cette période d'ascension dorée le marché brille de tous ses éclats tandis que les décisions de lOPEP favorisent l'or le métal précieux par excellence.

Le gaz naturel se déchaîne 

Les contrats de gaz naturel pour août 2023 ont désormais progressé de plus de 40% par rapport à leur plus bas niveau en 21 mois en juin, mais restent à peine au dixième du pic de l'été dernier jusqu'au pic Russie-Ukraine.

L'or lutte pour briller

"L'or peine à conserver sa vigueur,"

note SFA (Oxford) dans une analyse pour le groupe allemand de raffinage et de technologie des métaux précieux Heraeus,

"car l'incertitude du marché suite à la crise bancaire régionale américaine en mai s'est dissipée."

 

Platine et palladium : Les métaux précieux discrets 

Mercredi dernier, le prix du platine a conservé une hausse de 2,8% par rapport à son plus bas de neuf mois de la semaine précédente, se hissant à nouveau au-dessus de la barre des 900 dollars.

De son côté, le palladium - dont près de 90% de la demande finale est dédiée aux autocatalyseurs pour réduire les émissions nocives des moteurs à essence - stagne autour de 1240 dollars l'once Troy, son niveau le plus bas depuis décembre 2018.