Dédollarisation : la Russie va devoir se passer du dollar dans ses relations avec l'Iran

Nous vivons dans un monde hérité de la fin des accords de Bretton Woods et de la fin de la seconde guerre mondiale, un monde largement dominé par les Etats-Unis. Beaucoup l’ont oublié, mais jusqu’au début des années 90 le monde était coupé en deux autour du « rideau de fer ». La moitié du monde. D’un côté le monde dit libre, de l’autre le monde communisme. Personne ne se parlait et par définition dans un tel monde la mondialisation ne pouvait exister.

La Chine était enfermée derrière sa grande muraille. Dans ce monde-là, la suprématie américaine était évidente dans le monde libre. Les changes étaient « flottants » et le dollar y régnait en roi. Puis au moment de l’effondrement de l’ex-URSS, les pays qui appartenaient au Pacte de Varsovie et qui utilisaient le rouble soviétique se sont retrouvés orphelins monétairement parlant !

Le dollar avait définitivement gagné. Le rouble a été dévalué, il ne valait plus rien, et dans la Russie de Boris Eltsine les gens payaient… en dollars ou en marks allemands sans oublier évidemment l’or. Le roi dollar qui semblait indétrônable régnait sans partage sur le monde entier.

Puis est venu le temps de la mondialisation, le temps des délocalisations et des pays émergents qui ont définitivement émergé. 30 ans après la chute du mur de Berlin, la Russie s’est redressée, la Chine s’est développée considérablement et le système monétaire international toujours basé sur le dollar et les « pétro-dollars » n’a pas pris en compte les nouveaux équilibres. Ce combat politique, diplomatique et économique contre la domination monétaire américaine donne lieu au phénomène que l’on nomme « désaméricanisation » de l’économie mondiale où des pays de plus en plus nombreux ne veulent plus être soumis aux volontés américaines. Volontés qui tournent souvent au chantage. En effet, les américains considèrent désormais que toutes opérations en dollars peuvent relever de la justice américaine. C’est ce que l’on appelle les lois extraterritoriales.

Pour se protéger de ce risque matérialisé par des dizaines de milliards de dollars d’amendes infligées par la justice américaine, de plus en plus de pays cherchent à « dédollariser » leurs échanges. Dédollariser, cela veut dire, ne plus utiliser de… dollars ! Avec les sanctions prises à l’égard de la Russie et de l’Iran par le Etats-Unis, la seule solution pour la Russie est de trouver des moyens d’échanger avec l’Iran sans passer par le dollar US.

Cours de l'Or du 20/11/2018 :

Lingot d'Or = 34 300,00 € 
Une Once d'Or  d'Or = 1 120,00 €  
20 Francs Suisse Or = 206,00 € 
20 Mark Or = 261,00 €

Moscou prêt à écarter le dollar de ses échanges avec Téhéran

La Russie ne reconnaît pas les sanctions imposées à l’Iran et continue de rechercher des mécanismes de coopération avec Téhéran, dont l’un pourrait être un système d’échanges en monnaies nationales, a annoncé le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak.

La Russie est prête à lancer des échanges en monnaies nationales avec l'Iran afin de poursuivre la coopération bilatérale, en dépit des sanctions imposées par les États-Unis à ce pays , a déclaré le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak dans une interview publiée dimanche par l'agence de presse turque Anadolu.

«Nous ne reconnaissons pas les sanctions [imposées à l'Iran par les États-Unis, ndlr], qui ont été introduites unilatéralement sans l'approbation du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous continuerons à rechercher des mécanismes de coopération, parmi lesquels le paiement des biens livrés au moyen des monnaies nationales», a-t-il précisé.

Selon le ministre, qui est également co-président de la Commission intergouvernementale russo-iranienne, cette mesure donnera l'occasion de développer la coopération avec l'Iran.

«Pour nous, cette situation, où des sanctions sont imposées à l'Iran, n'est pas neuve. Et jusqu'en 2015, quand elles ont été supprimées, nous avions dialogué avec l'Iran et développé la coopération commerciale et économique», a détaillé M.Novak.

Le Président Donald Trump a annoncé, en mai dernier, le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, de même que le rétablissement des sanctions contre l'Iran, y compris celles qui touchent les pays commerçant avec Téhéran. Certaines de celles-ci ont été rétablies le 7 août dernier, tandis que d'autres sont entrées en vigueur ce lundi 5 novembre. Washington a notamment porté plus de 700 personnes, entités, avions et navires iraniens sur sa liste noire. Parmi les entités concernées figurent 14 banques importantes. La Chine, la Corée du Sud, la Grèce, l'Inde, l'Italie, le Japon, la Turquie et Taïwan ont été provisoirement autorisés à acheter du pétrole iranien. »

Comment fait-on pour commercer sans le dollar ?

Il faut comprendre que presque tout est dans le titre.

« Moscou prêt à écarter le dollar de ses échanges avec Téhéran »… Moscou est prêt… cela ne veut pas dire que Moscou sait comment faire ou va être content d’accepter de la mauvaise monnaie iranienne qui s’effondre jour après jour puisque plus personne n’en veut.

Vendre en monnaie iranienne c’est être certains de vendre presque à perte !

La Russie n’en parle donc pas encore ouvertement, mais il est fort probable, que l’or, tienne une place importante dans les échanges entre la Russie et la Chine, car c’est à un nouveau commerce de type « triangulaire » que l’on va assister. C’est l’or qui servira d’étalon de mesure et de compensation avec les devises des deux partenaires à savoir le Yuan chinois et le Rouble russe.

L’Or reprend sa place véritable dans les échanges commerciaux mondiaux entre deux entités, et pas n’importe lesquelles, des Nations.

Le métal jaune est un gage d’assurance pour préserver son patrimoine mais il est également une source d’échange légitime à travers le monde reconnu par tous, des pays comme des particuliers.

Source Agence Sputnik.com ici : https://fr.sputniknews.com/economie/201811181038949268-russie-iran-echanges-monnaies-nationales/