L'or, détrôné de sa première place ?

L'or, considéré depuis longtemps comme le summum de la valeur métallique, n'est en réalité pas le champion incontesté de cette catégorie. En effet, il y a un métal qui coûte le double du prix de l'or et se fait plus discret. Plongeons dans le mystère de ce métal énigmatique.

Les métaux précieux: au-delà de l'évidence

Nous avons tous entendu parler du platine, de l'or et de l'argent comme des métaux précieux. Cependant, ils ne sont pas les rois incontestés du marché. L'étoile montante, souvent négligée, est le rhodium. Principalement valorisé pour son rôle dans les catalyseurs automobiles, ce métal reste une rareté dans le monde.

À titre de comparaison, un gramme d'or se négocie aux alentours de 67 dollars avec une probabilité de 0,0013 de le trouver par million dans la croûte terrestre. Le rhodium, par contre, se négocie à un impressionnant 144 dollars le gramme, tout en étant presque introuvable avec une chance de 0,000037 par million, selon des données issues de la prestigieuse Royal Society of Chemistry.

L'histoire nous ramène à 1803, lorsque le rhodium fut découvert par un illustre chimiste. Issu d'une extraction de platine en terres sud-américaines, sa découverte suivit celle du palladium. Ce qui resta après l'extraction fut une mystérieuse poudre rouge, qui s'est avérée être notre précieux rhodium. Malgré sa brillance argentée à l'état solide, son nom d'origine grecque traduit la couleur "rose", une ode à la teinte de ses sels.

Qu'est-ce qui rend le rhodium si précieux ?

Sa rareté n'est qu'un début. Le rhodium brille par sa résistance exceptionnelle à la corrosion et à l'oxydation, le positionnant comme un catalyseur de choix. Appartenant à la famille du platine, ses caractéristiques sont impressionnantes : fusion à 1964°C, résistance aux températures atteignant 600°C et une insolubilité face à la plupart des acides. Ces qualités le rendent indispensable dans de nombreuses industries, allant de l'automobile à l'électronique en passant par l'aviation.

Malgré tout, la rareté demeure : seulement 16 tonnes sont extraites chaque année, avec une estimation globale de 3 000 tonnes restantes en réserve. Sa production est principalement localisée en Russie et en Afrique du Sud, souvent issue de la raffinerie d'autres minéraux. Le rhodium n'a, jusqu'à ce jour, pas de mine qui lui est exclusivement consacrée.