La montée vertigineuse de la dette des États-Unis, ayant franchi la barre des 34 000 milliards de dollars fin 2023, alimente désormais les préoccupations majeures parmi les observateurs économiques et les investisseurs, ces derniers ajustant leurs stratégies face à une réalité autrefois lointaine.

Des paris défensifs se multiplient

Selon les analyses de Bank of America, la reconnaissance de l'impact potentiellement dévastateur de l'augmentation de la dette américaine n'est plus à ignorer. La banque révèle une accélération alarmante de l'endettement, avec une addition de 1 000 milliards de dollars tous les 100 jours, soit un rythme annuel de 3 600 milliards de dollars.

Dépenses gouvernementales sous les projecteurs

L'attention se porte également sur les choix budgétaires du gouvernement, notamment un budget militaire en hausse et des investissements significatifs dans le bien-être national et l'aide militaire à l'étranger, représentant 9,3 % du PIB sur les quatre dernières années.

Un intérêt croissant pour les valeurs refuges

Dans ce contexte, les investisseurs se tournent vers des actifs considérés comme des refuges, notamment l'or et le bitcoin. Ces derniers atteignent des niveaux d'investissement proches de records historiques, en tant que couvertures populaires contre les dépréciations potentielles du dollar américain.

Un marché obligataire sous pression

Les alertes sur l'attrait décroissant des obligations d'État américaines se font de plus en plus pressantes. La surabondance de l'offre et des taux d'intérêt élevés compromettent la soutenabilité du service de la dette, mettant en péril la liquidité et la valorisation des bons du Trésor, essentiels au financement gouvernemental.

Vers un basculement des priorités budgétaires

Capital Group projette que, dans les cinq prochaines années, les dépenses d'intérêts sur la dette pourraient surpasser celles de la défense, devenant ainsi le deuxième poste de dépense le plus important du budget américain.

Une note d'alerte de Moody's

En novembre dernier, Moody's Investors Service a révisé à la baisse la perspective de la note de crédit des États-Unis, passant de stable à négative. Cette décision reflète les inquiétudes croissantes quant à la viabilité budgétaire du pays face à des taux d'intérêt croissants, sans mesures efficaces pour diminuer les dépenses ou accroître les revenus. L'agence anticipe des déficits budgétaires persistants, érodant la capacité d'endettement des États-Unis.

Dans un climat d'incertitude économique exacerbée par une dette nationale en expansion rapide, les décideurs et les investisseurs sont confrontés à des choix cruciaux. La nécessité de stratégies budgétaires durables n'a jamais été aussi pressante, dans un effort pour préserver la stabilité financière et la confiance dans l'économie américaine.